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Au-delà des décombres

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L'écologie doit être l'anneau manquant entre le Parti socialiste et le centre.
publié le 17 mai 2007 à 7h47

L'alternance n'a pas joué. Les Français ont majoritairement préféré une politique sociale et sécuritaire dans la continuité aggravée de celle menée depuis cinq ans. Et les premiers jours du Président annoncent la couleur : discours «modernisateur» ringardisant l'opposition, et corruption passive (plusieurs siècles de Smic acceptés en cadeaux privés du grand patronat en quelques heures !).

On dit Thatcher + Berlusconi. Il faudrait ajouter Giscard (la modernisation de 1974) et Menem (l'ex-président argentin, pour le mélange de populisme, d'ultralibéralisme et de liens festifs affichés avec le business).

Les fautes tactiques du PS sont les raisons les plus repérables de la défaite. Ce parti a cultivé l'illusion qu'il avait perdu l'élection de 2002 à cause de la «dispersion». En réalité, la gauche était déjà très minoritaire. Renonçant à «l'alliance de la gauche et des écologistes» qui l'avait emporté en 1997 et 2004, il a cru pouvoir profiter du «vote utile» pour écraser ses alliés. Puis il n'a pas osé offrir ce qui aurait pu autonomiser le centre de la droite : une forte dose de proportionnelle.

Cette incapacité tactique reflète le désarroi de sa direction et la crise d'une gauche sortie en lambeau des débats sur la laïcité et sur le référendum européen. Un consensus s'est écroulé, qui remontait parfois à l'affaire Dreyfus.

Avoir voté non, «contre Chirac et le Medef», au référendum de 2005 : compréhensible. Avoir cru qu'un non déboucherait sur un meilleur traité : erreur admissibl