Pour Nicolas Sarkozy et son gouvernement, cela ressemble un peu à de la baraka économique. La croissance est repartie en Europe et même s'accélère dans un contexte où la croissance mondiale bat régulièrement des records. Dans la zone euro, elle atteint 3,1 % au premier trimestre 2007 en rythme annuel, et l'OCDE vient de revoir à la hausse sa prévision de croissance de 2,2 % à 2,7 % pour 2007. L'accélération de la croissance en Europe va remplir les carnets de commande de nos entreprises, qui exporteront davantage vers les autres pays européens. Cela à un moment où, en France, la situation s'améliore aussi, mais moins rapidement que chez les autres. La croissance de 2 % au premier trimestre, et la prévision de l'OCDE à 2,2 % pour l'année 2007, semblable à ce qu'on a connu en 2006, est une performance honnête mais sans éclat. D'où vient le décalage qui s'est creusé entre nous et le reste de la zone euro, en particulier l'Allemagne ?
Nicolas Sarkozy a implicitement répondu la semaine dernière en annonçant «réfléchir à un véritable choc économique et fiscal, pour que la France parte à la conquête de ce point de croissance qui lui manque». Eric Woerth, le nouveau ministre du Budget et des Comptes publics, a renchéri avec un «choc de relance fiscale» grâce à une «pause dans la baisse des déficits». Quel euphémisme ! Si l'on comprend bien, le diagnostic macroéconomique est donc que le décalage avec le reste de l'Europe vient d'un déficit de demande qu'il s'agit