Le Grenelle de l'environnement est-il un piège comme certaines associations écologistes le craignent (Libération du 25 mai) ? Autrement dit, à la veille des élections législatives, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé tentent-ils d'instrumentaliser les ONG par une manoeuvre politique en direction d'un électorat de plus en plus sensibilisé aux questions écologiques, ou sont-ils réellement décidés à bouger du fait de leur (récente) prise de conscience de la gravité de la crise écologique ?
Nous n'avons pas de réponse à cette interrogation légitime tant nous savons nous aussi que les convictions politiques se réduisent parfois à de savantes mises en scène et c'est bien pour cela que nous sommes décidés à aller y voir de plus près, en confirmant notre démarche d'interpellation jusqu'au bout, avec ceux qui, au long de la campagne présidentielle, ont engagé le dialogue avec tous les candidats, sur la base des propositions du pacte écologique ou de celles de l'Alliance pour la planète et de France Nature Environnement.
L'enjeu est de taille. Il s'agit ni plus ni moins de saisir une occasion inédite d'incarner nos convictions dans des prises de décision engageant l'Etat, les collectivités territoriales, les partenaires sociaux et la société civile. Jusqu'où ? C'est l'objet de ce Grenelle. A nous d'être au rendez-vous, sans angélisme mais sans préjuger des résultats d'une négociation avant que celle-ci se soit tenue. Mener une politique de la chaise vide à coups de préalable ou de