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Libération
TRIBUNE

Si petits et déjà si dangereux

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par Richard HOROWITZ, psychiatre au CMPP Gustave-Eiffel (Paris), président de la Fédération des associations nationales de CMPP (1).
publié le 30 mai 2007 à 8h01
(mis à jour le 30 mai 2007 à 8h01)

On ne sait sur quel (mauvais) conseil la Fondation MGEN ­ Mutuelle générale de l'Education nationale ­ s'est appuyée pour diffuser dans les écoles parisiennes son enquête «psychosociale» visant à «cerner les facteurs d'amélioration et de détérioration de la santé physique et mentale» des élèves (Libération du 23 mai).

Morceaux choisis, à remplir par l'enseignant :

L'enfant :

­ Est-il agité, turbulent, hyperactif, ne tient pas en place... ? Réponses : «pas vrai», «un peu vrai», «très vrai».

­ Partage-t-il facilement ses friandises avec les autres... ?

­ A-t-il au moins un ami... ?

Et vingt-quatre autres items du même registre.

Question finale : «Comparé aux autres élèves de la classe, le fonctionnement intellectuel de l'enfant est : très faible, faible, moyen ou fort.» Les psychologues qui ont patiemment appris à interpréter leurs examens psychométriques avec pondération et empathie apprécieront !

Un questionnaire homologue a été diffusé auprès des parents. Il tente maladroitement, en quelque quarante questions, d'explorer les antécédents psychologiques des parents et les habitudes de vie familiales.

Quelles que soient les intentions, le tollé soulevé (FCPE, enseignants) montre bien combien est devenue grande l'attention à l'encontre de tout ce qui peut apparaître comme tentative prédictive du comportement futur des enfants.

Le 30 avril, la Ville de Paris, partie prenante car chargée de la santé scolaire, suspend l'enquête, estimant que cell