Ainsi donc le ministre devenu président de la République revient à la charge avec son idée fixe d¹infliger des peines planchers aux délinquants récidivistes. A savoir des sanctions automatiques, sans rapport avec la nature et le contexte du délit en question. Il s¹agit de se montrer sévère avec les délinquants et autoritaire avec les juges, que l¹on veut contraindre à juger mécaniquement. C¹est, rappelons-le une fois de plus, un projet contraire au principe d¹individualisation de la peine inscrit dans notre Constitution. Même les deux précédents gardes des Sceaux, MM. Perben et Clément, issus de la majorité de droite, n¹ont pu passer outre ce principe qui assure depuis un demi-siècle dans notre pays l¹équité dans le jugement. Une mission d¹information parlementaire «relative au traitement de la récidive des infractions pénales» (2004), suite à plusieurs mois d¹auditions et de travaux, avait préconisé dans ses conclusions l¹abandon de la peine plancher. Qu¹à cela ne tienne, répond la directrice de cabinet du Président : «On modifiera la Constitution» ! Et qu¹en pense la ministre de la Justice, porte-parole du candidat Sarkozy il y a encore dix jours ? Va-t-elle se payer le luxe de tenir aujourd¹hui une parole «indépendante» comme la Justice qu¹elle doit représenter ? Sur le fond, le rapport de la mission d¹information mettait en évidence des dysfonctionnements autrement plus urgents à traiter : 30 % de peines non appliquées y compris pour les récidives, utilisation margina
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Au secours, Sarkozy récidive !
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par Christophe CARESCHE
publié le 7 juin 2007 à 8h04
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