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TRIBUNE

Les bluffs dangereux ...

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La guerre des Six Jours, quarante ans plus tard
publié le 7 juin 2007 à 8h04
(mis à jour le 7 juin 2007 à 8h04)

Le 5 juin, il y a quarante ans, j¹entendis avec stupeur à la radio que l¹aviation israélienne était au-dessus du Caire, ayant cloué au sol son homologue égyptienne. Depuis près d¹un mois, depuis que Nasser avait bloqué le détroit de Tiran pour étouffer le port juif d¹Eilat et empêcher Israël de recevoir le pétrole, on assistait à un véritable ameutement des foules arabes, orchestré par les chefs d¹Etat et par le chef palestinien de l¹époque autour du mot d¹ordre : les Juifs à la mer. Même la suave chanteuse égyptienne Oum Kalsoum chauffait les masses du Caire par un hymne dont le refrain était «Adbah !» («égorge !»).Israël a donc attaqué le premier, a vaincu les armées arabes en six jours, et ses soldats ont pu toucher l¹élément originaire, le symbole fort?: la vieille ville de Jérusalem, le mont du Temple ­?sur lequel les troupes islamiques, treize siècles avant, avaient mis leurs emblèmes victorieux, le dôme et la mosquée. L¹humiliation subie par le monde arabe, dans cette guerre, renouvela celle qu¹il a subie en 1948 à la naissance de l¹Etat juif.A partir de là, on observa de curieux phénomènes. D¹abord une sorte de greffe : du fait qu¹Israël devenait ponctuellement un occupant colonisant les territoires conquis, on greffa sur lui ces deux traits, et cela le rend globalement occupant et colonialiste ; on pouvait donc ameuter contre lui toutes les forces anticoloniales.Autre fait, plus positif : il fallait rendre les territoires. Avant 1967, l¹Egypte ne pensait pas rendre