Lors d¹une visite d¹un centre pénitentiaire en janvier dernier, Nicolas Sarkozy avait appelé à «développer de toute urgence l¹hôpital-prison» , une structure qui permettrait «de mettre dans des établissements d¹un nouveau type des femmes et des hommes qui ont besoin d¹être soignés et qui peuvent présenter un danger à la fois pour la société et pour leurs codétenus». Sans aucun doute, la prison doit changer. Le traitement judiciaire des malades mentaux aussi. Les prisons françaises voient arriver, chaque année plus nombreux, des individus qui de toute évidence relèvent davantage d¹une hospitalisation que d¹une incarcération. Le nombre de détenus souffrant de troubles mentaux atteint aujourd¹hui un seuil préoccupant. Les personnes souffrant de troubles psychotiques représenteraient aujourd¹hui 23 % de la population pénitentiaire (voire plus de 30 % pour les condamnés à de «longues peines» ). La prison est en quelque sorte devenue l¹annexe de l¹hôpital psychiatrique, alors qu¹en théorie on ne peut juger un fou car il relève du soin et non de la peine, dont il ne peut comprendre «le sens et la portée». On retrouve cette notion dans le code pénal de 1810, et elle est valable dans la quasi-totalité des démocraties judiciaires. La tendance à la pénalisation de la folie se confirme pourtant. On peut voir différentes explications à ce phénomène : d¹une part, l¹idée a fait son chemin qu¹il fallait répondre au besoin légitime de réparation des victimes par la pénalisation des auteu
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Pas de malades mentaux en prison
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par Paul BENSUSSAN et Delphine PROVENCE
publié le 7 juin 2007 à 8h04
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