C'est fini, mais le suspense a été haletant et, finalement, plus comique que tragique. Rafraîchissant, à la veille du second tour qui referme pour cinq ans (pense-t-on) l'hystérie candidatuelle française, de revoir ces neuf mois de grossesse nerveuse qui ont abouti à l'accouchement d'un président. Eclater de rire en lisant les chroniques écrites par Michèle Stouvenot en temps réel pour le Journal du Dimanche sans se sentir obligée de faire du média correct - qui ne parlerait pas de la vie privée.
Les premiers mois sont les plus drôles. Le temps des assassins ou les nuits des longs couteaux. Sarkozy, avant de devenir «Sarko» pour tout le monde, poignarde les candidats éventuels, à commencer par papa Chirac, bien sûr. Puis le Premier ministre. Stouvenot croit encore, quand elle décrit le Villepin au bronzage pub pour parfum masculin, à l'université d'été de l'UMP à La Baule, émergeant des ondes, qu'il est insubmersible : «Sous ce boxer-short noir, que reste-t-il de Nicolas Sarkozy ? L'image d'un parrain défait, en costume sombre et lunettes noires.» Le futur Soprano ne trahira pas cette image noire et liquidera un à un les opposants sur la route. Entre les frasques conjugales et extraconjugales, le Sarko nouveau explique que la douleur l'a transformé et n'hésite pas à poser devant des centaines de journalistes face au Mont-Saint-Michel pour exprimer «la solitude de l'homme» ou chevaucher virilement un étalon. Mais il est vrai que le psychodrame vu du côté socialiste a un