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Libération
TRIBUNE

Dernière séance à Whitehall

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par Alastair CAMPBELL
publié le 27 juin 2007 à 8h31

Je me souviens très bien du week-end qui a précédé la première séance de questions au Premier ministre de Tony Blair en 1994, lorsqu'il était encore chef de l'opposition. Il était nerveux, et tournait en rond dans ses conversations avec ses collègues et ses conseillers. Cette nervosité ne l'a pas quitté de plusieurs jours. Le matin même, il s'est vraiment préparé mentalement, et nous avons avec horreur pris la mesure du supplice qu'il était en train de vivre, conscient qu'à la Chambre et en dehors, on attendait ce grand moment.

Il disait souvent que rien ne vous tord plus les entrailles que ces grandes figures imposées du Parlement et il en a toujours pris la préparation très au sérieux. Il s'en est bien, et même très bien sorti, cette première fois, et c'est accompagné d'un extrême sentiment de soulagement qu'il a regagné son bureau. Toute cette tension et cette préparation minutieuse pour poser. trois questions. Une fois qu'il a été élu Premier ministre, cet exercice est forcément devenu encore plus éprouvant pour lui. Car il ne lui fallait plus penser seulement aux questions, mais aussi aux réponses. Ce qui supposait de connaître parfaitement les moindres détails de la politique du gouvernement. Ce week-end, malgré toute l'expérience qu'il a maintenant acquise, il n'a pas pu s'empêcher de penser à aujourd'hui, date de sa dernière prestation en tant que Premier ministre à la séance des questions.

Il aura réfléchi au ton, à l'humeur, peut-être à l'histoire. Mais, surtout, il