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Libération

Dans le chaudron du diable

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publié le 3 juillet 2007 à 8h38
(mis à jour le 3 juillet 2007 à 8h38)

De ce qui ne s'use que si l'on ne s'en sert pas

Autant le dire tout net, c'est avec scepticisme que je découvris la semaine dernière la requête que le forum de vingt-sept sociétés de journalistes adressa au château pour prier Notre Maître de garantir leur indépendance. Et pourquoi pas, me demandai-je in petto, prier Monsieur Pape d'ouvrir la Gay Pride ? C'est qu'en ce fourre-tout, la profession mixa tant d'ingrédients que sa ratatouille s'y affadit dans une soupe à la grimace où tous les goût se neutralisaient : l'assaut d'Arnault sur les Echos, le licenciement de Génestar de Paris Match, la censure d'une abstention de Cécilia Sarkozy dans le Journal du dimanche, l'arrêt d'Arrêt sur images à France 5, les tentatives de perquisition au Canard enchaîné, on pourrait décliner ad libitum ces choses-là qui adviennent tous les jours près de chez vous. Mais, pour spectaculaire qu'elle soit, leur concomitance ne met pas au jour un vaste complot dont un grand horloger serait l'architecte.

Ce qui le 6 mai fut porté à tous les pouvoirs, ce n'est pas un homme, aussi interventionniste soit-il, ni non plus la droite, qui y était déjà, mais un marché définitivement décomplexé. Le système fonctionne. Un Forum le découvre, et un malaise point soudain dans l'impression qu'il voudrait s'ériger en ordre (des journalistes).

Les affaires continuent, cependant, dont le Monde est le théâtre, où la même tentative de putsch, qui vit contester