Et si, pour une fois, on disait la vérité sur l'université. Les informations rassurantes désormais diffusées dans la presse sur la qualité de la réforme des universités, au motif que des assurances auraient été données aux étudiants et que le projet apporterait satisfaction à la conférence des présidents d'université, relèvent d'une certaine manière de la désinformation. Ce discours passe sous silence les nombreux champs disciplinaires, qu'il s'agisse du droit, de l'économie ou de la médecine, qui tentent, en vain, de faire entendre leur voix en dénonçant les modalités contreproductives d'une autonomie nécessaire. Le texte proposé, en l'état, peut aggraver les dysfonctionnements en accroissant la politisation, en renforçant le localisme, et en développant le clanisme.
Le projet de loi montre en effet une très grande méconnaissance du paysage universitaire français, à l'homogénéité duquel on fait semblant de croire alors que l'université, en tant qu'entité n'existe pas en France, qu'il n'y a que des universités. Faute d'avoir levé cette ambiguïté, on se trouve aujourd'hui confronté à une réforme en partie inadaptée. Nul doute, en effet, que l'autonomie, appliquée à des universités dont l'objet scientifique est homogène, fasse partie des bonnes orientations. Il n'est d'ailleurs pas étonnant que chez les juristes, le président de Paris-II, (université juridique pour l'essentiel) approuve la réforme, pas plus qu'il n'est étonnant que les présidents d'universités scientifiques soi