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Oser aborder des tabous

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La réforme inquiète, à juste titre, mais propose des avancées courageuses.
par Lionel COLLET
publié le 6 juillet 2007 à 8h41

Que propose donc le projet de loi ? Inclure l'orientation et l'insertion professionnelle parmi les missions de l'université qui doit ainsi s'inscrire dans l'environnement socio-économique en préparant à un métier offrant des débouchés. La professionnalisation des formations ne peut résumer l'offre des universités, mais qui peut nier l'attractivité des écoles à finalité professionnelle, qui peut nier le désintérêt grandissant des bacheliers mention très bien pour l'université au profit des classes préparatoires aux grandes écoles, qui peut nier que ces derniers rejoignent l'université pour des formations hautement professionnalisantes ? Lors de la rentrée universitaire 2006-2007, les UFR de médecine et de pharmacie de l'université Claude-Bernard Lyon-I ont accueilli 47 % des nouveaux bacheliers de l'université Lyon-I mais 84 % des bacheliers mention très bien. Afficher, non exclusivement, la professionnalisation, mais répondre aussi à cette attente sociétale est une avancée du texte de loi.

Ce projet inquiète par la nouvelle gouvernance proposée aux universités. L'université française, fière de sa tradition démocratique, s'interroge, à juste titre, sur les modalités d'élection du président. Actuellement élu par le congrès, constitué des trois conseils de l'université soit 140 membres, il ne le sera plus que par les membres élus du conseil d'administration (CA) soit, au mieux, 22 membres. Sa légitimité sera moindre mais ses pouvoirs élargis. Par ailleurs, le nouveau mode de scr