Les enjeux de la libération des infirmières bulgares et de leur collègue palestinien étaient de deux ordres. Le plus visible relevait bien sûr du «coup politique» ; le second, à plus long terme, était d'ordre économique. Au soir de son élection Nicolas Sarkozy avait dit sa préoccupation humaniste pour toutes ces femmes «martyrisées» de par le monde. musulman.
Dans cette catégorie, il avait englobé ces infirmières que, par erreur, il avait qualifiées de libyennes et proposé de recueillir à Paris. Elles étaient bulgares et sont donc rentrées plus logiquement chez elles, à Sofia. Mais elles l'ont fait dans un avion français et en compagnie de Cécilia Sarkozy. Ceux que cela agace rangeront l'épisode au rayon du «coup d'éclat permanent». En France, il ne fait pas de doute pourtant qu'un tel mirage en a séduit plus d'un. En Europe, la récolte sera sans doute plus contrastée : certains de nos partenaires saluent le coup de pouce, d'autres dénoncent plus ou moins ouvertement le coup de force, ou l'OPA, sur les bénéfices d'un effort prolongé et collectif.
Qu'en est-il de la perception de ce haut fait humanitaire français dans le monde arabe ? La portée de l'exploit diplomatique attribué à la famille Sarkozy y est sans doute bien moindre. Pourquoi ? Parce que dans cette région, y compris (pour ne rien dire de la Libye elle-même) dans la Tunisie ou l'Algérie voisines visitées récemment par le président français, des milliers d'autres personnes sont en prison sans raison valable. I