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Libération
TRIBUNE

Chine-Amérique ou la «Chimérique»

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par Christian MEGRELIS
publié le 6 août 2007 à 9h03

Il n'y a guère de jour où la connivence des Etats-Unis et de la Chine ne se révèle dans mille détails qui, s'ils échappent à l'attention de la foule, ne laissent pas indifférents les observateurs avertis. La troisième augmentation des taux de la Banque de Chine en moins d'un an, qui accompagne la lente réévaluation du yuan, répond aux demandes insistantes du Trésor américain maintenant dirigé par un fin connaisseur des choses de l'empire du Milieu, Henry Paulson. Le discours officiel reste celui de la compétition déloyale de l'industrie chinoise et l'accusation d'utiliser le «libéralisme» américain pour entretenir une balance commerciale structurellement excédentaire. La «Chine-Amérique» domine déjà l'histoire économique du XXIe siècle, les croissances des deux géants étant étroitement liées. Les exportations vers les Etats-Unis représentent aujourd'hui 13 % du PNB chinois et 2 % du PNB américain. L'essentiel des gains de productivité de l'économie américaine résulte de l'importation de biens de consommation à bas prix qui éliminent de facto les équivalents nationaux fabriqués sur le territoire national. C'est la raison du classement des Etats-Unis dans le peloton de tête des pays à haute productivité, ce qui est insolite pour qui connaît les rythmes de travail dans l'industrie américaine, et du bas niveau de l'inflation, dans un pays qui pratique systématiquement la dévaluation pour tenter de rester à flot.

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