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Libération
TRIBUNE

Dérives de la lutte antidopage

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par Olivier MIDDLETON
publié le 6 août 2007 à 9h03

Ce qui vient de se passer sur le Tour de France n'était-il pas prévisible, tant la machine de lutte contre le dopage s'est emballée, devenant une véritable machine de guerre, contre ce que d'aucuns considèrent comme un véritable fléau ? On peut s'étonner de ce consensus quasi général autour d'une tolérance zéro dont on connaît pourtant les limites et les dangers.

Au nom de la lutte contre le dopage, tout semble permis. Le suivi médical des sportifs de haut niveau est devenu un outil répressif. Afin de localiser les athlètes pendant leur période d'entraînement, on veut utiliser la fonction GPS de leur téléphone portable. Les organisateurs se protègent en faisant signer des chartes ou des engagements sur l'honneur. Les douaniers et les forces de l'ordre font preuve d'excès de zèle. Le dopé est traité comme un criminel. Les athlètes pris coopèrent pour voir réduire leur peine. On parle de dénonciations. L'heure est à la délation. Tout cela est un peu nauséabond. Où va-t-on ?

L'utilisation du suivi médical dans le cadre de la lutte contre le dopage interroge. Au départ, examen de protection de la santé des sportifs, il est devenu un outil de l'antidopage. Un bilan normal sera avancé comme preuve de bonne foi, des anomalies sèmeront le doute et seront suivies d'un contrôle antidopage orienté. Cela place résolument la médecine du sport dans le champ de la répression. De même, la position des athlètes français, qui veulent diffuser les données de ce suivi, étonne. Même sur la base du