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TRIBUNE

Le nucléaire sans complexes

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par Marie-Hélène Labbé, professeure à l'Institut d'études politiques de Paris
publié le 9 août 2007 à 9h06
(mis à jour le 9 août 2007 à 9h06)

Hiroshima et Tchernobyl, traumatismes fondateurs de la peur du nucléaire semblent oubliés. Aujourd'hui, l'heure est au lancement de programmes nucléaires civils et à l'affirmation d'un «droit à la bombe». Ce retour du nucléaire est-il irréversible ou soumis à la possible résurgence de la peur, susceptible de renaître à mesure que le nucléaire, civil comme militaire, se répand ? Le ­nucléaire est ouvertement recherché. Il présente des avantages indéniables. L'énergie nucléaire confère une certaine indépendance énergétique, permet la maîtrise au moins partielle des coûts, facilite le respect des engagements de Kyoto. Ces avantages sont d'autant plus séduisants que le prix du baril flambe. De fait, en 2005, le coût de l'électricité a augmenté de 16 % en Allemagne, pour l'essentiel en raison du prix du gaz, qui suit de près celui du pétrole, alors qu'en France, le prix de l'électricité à court, moyen et long terme est resté stable.

L'arme nucléaire est un facteur de puissance. Le contre-exemple de l'Irak sert de référence aux quêtes nucléaires actuelles. Le pays a été envahi en 1991 et en 2003, invasions qui n'auraient sans doute pas eu lieu si l'Irak avait sanctuarisé son territoire grâce à l'arme nucléaire. De nombreux pays se sont convertis au nucléaire. Les prises de position en faveur du nucléaire civil se sont multipliées ces dernières années dans l'Union européenne et aux Etats-Unis. L'Argentine, le Brésil, l'Algérie, l'Arabie Saoudite, la Syrie, la Jordanie, l'Egypte et l