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Libération
TRIBUNE

La mémoire partisane du Président

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par Gilles MANCERON, Benjamin Stora et Catherine COQUERY-VIDROVITCH
publié le 13 août 2007 à 9h09

On a vu apparaître, lors de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy, le thème du «refus de la repentance». Cette notion utilisée aussi sous la plume de quelques auteurs d'essais historiques polémiques, sans dire qui seraient précisément les «repentants» ni citer leurs écrits, renvoie principalement à la question de l'histoire coloniale, mais aussi à d'autres épisodes du passé, en particulier la période de Vichy et celle de l'Ancien Régime.

Etait visé d'abord le tournant qui s'est produit depuis le milieu des années 70 dans l'historiographie de la France sous l'Occupation depuis la France de Vichy de Robert Paxton et qui a abouti, vingt ans plus tard, à la déclaration du président Chirac de juillet 1995 sur les complicités de l'Etat français avec l'occupant. Nicolas Sarkozy l'a suggéré quand il s'est référé à cette période, dans sa manière de passer sous silence dans ses discours toute complicité de Français avec l'occupant : quand il a évoqué Guy Môquet sans aucune allusion au fait que ce sont des policiers français qui l'ont arrêté en octobre 1940 et des autorités tout aussi françaises qui l'ont livré comme otage à Châteaubriant au peloton d'exécution des nazis ; quand il a évoqué le sort de Léon Blum et de Georges Mandel en ne nommant que la Gestapo, sans parler des responsabilités de la milice et de Vichy.

Plus explicites encore ont été certains de ses soutiens. Tel Max Gallo, qui a été plus clair dans la critique du discours de Chirac en lui reprochant l'em