Le secret est désormais levé. Le quotidien The Guardian, début juillet (1), a annoncé la terrible nouvelle en première page : quarante-six institutions d¹enseignement supérieur anglais seraient au bord de la banqueroute, principalement des anciennes Polytechnics (des institutions d¹enseignement supérieur assimilées aux universités en 1992). Cette situation en Angleterre illustre une des conséquences possibles de l¹autonomisation des universités. Les récents débats sur le futur de l¹université française et singulièrement les cris d¹orfraie entendus à l¹occasion des propositions de réforme du gouvernement Sarkozy ne peuvent que laisser songeur un observateur averti de ce qui se passe ailleurs en Europe dans le monde académique. Aujourd¹hui, en effet, ce dernier n¹est plus à l¹abri de la concurrence et du danger. Il est de moins en moins un secteur protégé et se voit de plus confronté à la dure réalité du marché. La Grande-Bretagne est à ce niveau un exemple topique, qui illustre comment un modèle européen (financement largement public des universités, emploi à vie des professeurs) se transforme peu à peu en un modèle de marché. L¹Angleterre est pourtant notre futur possible ! Dès sa venue au pouvoir, Margaret Thatcher a réduit considérablement le financement par tête de l¹enseignement supérieur (dès 1981) mais en laissant les universités désormais libres de faire payer le prix plein des études aux étudiants étrangers d¹outre-mer. Par là, elle a induit un nouveau mode de compor
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Universités en faillite
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par Claude Diebolt et Jean-Luc de MEULEMEESTER
publié le 15 août 2007 à 9h11
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