On est surpris de constater à quel point la figure du cardinal Lustiger perturbe certains bons esprits, lesquels vont jusqu¹à lui attribuer des objectifs dissimulés. Ainsi en est-il de Daniel Sibony dans son récent article (1). Selon lui, le cardinal Lustiger n¹aurait eu pour dessein d¹affirmer son judaïsme que pour mieux attirer les juifs dans le giron du christianisme. Hélas, le raisonnement de Daniel Sibony s¹apparente à une forme ‹ heureusement atténuée ‹ de «théorie du soupçon» qui, à force de «chercher ce que ça cache», de «décrypter le discours apparent», etc. aboutit à des spéculations hasardeuses. La réalité est plus simple et plus encourageante : l¹Eglise d¹aujourd¹hui, du moins dans les démocraties occidentales, a tourné la page du prosélytisme ‹ même si des points de friction subsistent encore. Il suffit d¹aller à sa rencontre pour constater qu¹elle est en recherche des racines juives du christianisme, sans pour autant bien sûr abdiquer ses convictions. Ceux qui fréquentent assidûment les cours de judaïsme dans les centres communautaires le savent bien, qui croisent souvent des auditeurs chrétiens passionnés par l¹étude de la Bible et du Talmud. De même, il n¹est pas rare d¹entendre les membres de divers ordres monacaux entonner avec ferveur de vieilles mélodies hébraïques traditionnelles, en particulier le fameux cantique «Osseh shalom» («Il fait la paix»), pour comprendre la nature du phénomène. Pas la moindre trace de prosélytisme ou d¹affirmation de supériori
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L'Eglise a tourné la page du prosélytisme
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par Charles SZLAKMANN
publié le 16 août 2007 à 9h12
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