Monsieur le Président, nous vous écrivons pour dire à nos amis, nos s¦urs et frères d¹Afrique que nous, Africaines de France, voulons faire entendre leurs gestes et leurs dits. Nous vous écrivons pour dire à nos amis de France de rester attentifs et fidèles à leurs idéaux de liberté, d¹égalité et de fraternité qui ont besoin, à nouveau, d¹être affirmés. Le 26 juillet dernier, à Dakar, vous nous avez annoncé que l¹Afrique «n¹est pas assez entrée dans l¹histoire». Nous voulons vous dire que nous, peuple d¹Afrique, sommes des êtres humains. Nous voulons vous révéler que parce que nous sommes «assez» humains, nous sommes «assez» entrés dans l¹histoire. L¹histoire ne se nomme pas par sa quantité, l¹histoire ne se compte pas. L¹histoire, monsieur le Président, ne se monnaye pas. Et bien qu¹elle raconte des rapports de force sociaux, politiques, culturels, l¹histoire ne se comptabilise pas. Elle se dit par ceux qu¹elle enfante et avec ceux à qui elle confère, de fait, le statut d¹homme. Notre histoire n¹existe pas seulement au regard de celle du peuple français et de son seul jugement. Notre histoire ne se dit pas seulement avec ce que la France nous a apporté ou enlevé. Nous voulons vous dire notre histoire d¹homme, de soumissions et de libérations. Avant l¹arrivée de vos pères, différents royaumes et de nombreux empires se sont partagé nos sols à travers les siècles et de multiples péripéties. Nous osons ?espérer que le débarquement des Malais à Madagascar (- 409 avant J.-C.), l¹
TRIBUNE
En mémoire de notre père
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par Nathalie KOUROUMA et Sophie KOUROUMA
publié le 20 août 2007 à 9h15
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