Il y a dix ans, Kenneth Foster, pourtant innocent, a été condamné à mort. Le 30 août, si l’Etat du Texas ne reconnaît pas son erreur macabre, il sera exécuté sans avoir commis le moindre crime.
Cet homme afro-américain d'une trentaine d'années se verrait ôter la vie pour n'avoir pu empêcher son ami de commettre un meurtre un soir d'août. Il apparaît invraisemblable, au commencement du XXIe siècle, qu'un homme soit condamné pour avoir été le témoin d'un crime. Il est de plus aujourd'hui avéré que Kenneth Foster ne pouvait pas prévoir l'acte meurtrier de celui qui se trouvait malencontreusement à ses côtés ce soir là.
Victime des préjugés les plus primaires sur ses origines et sa condition sociale et d'un système pénal vicié, irrégulier et injuste, Kenneth Foster risque de mourir si au cours des prochaines heures la presse américaine et européenne ne se dresse pas contre cette monstruosité. Ces jours-ci, le gouverneur texan répondait ainsi aux critiques émanant des opinions publiques européennes : «Les Texans ont décidé il y a longtemps que la peine de mort était un châtiment juste et approprié pour les crimes les plus horribles commis contre nos citoyens.»
Si cela est déjà discutable, qu’en est-il lorsqu’il n’y a pas de crime ? L’injustice triomphe, la morale n’est plus qu’un orgueil meurtrier, le juge devient l’assassin. Peut-on se gargariser de diffuser les droits de l’homme, de défendre l’égalité devant la loi, de prôner la liberté de l’individu, et commettre honteusem