L'été qui s'achève aura mis la mondialisation à rude épreuve. Inauguré par la suspension des négociations commerciales du «round de Doha», il se termine par une violente secousse financière ressentie aux quatre coins de la planète. Et pourtant, elle tourne. Perpétuellement ? Les négociations en cours à l'OMC pourraient, par miracle, finalement aboutir. La crise financière pourrait, c'est encore plus improbable, durablement s'apaiser. Notre mondialisation n'en serait pas moins en péril. Rien ne paraît plus contre-intuitif aujourd'hui. L'économie mondiale a bouclé l'an dernier son quinquennat le plus prospère depuis 1945, le commerce international est exubérant, l'inflation globale est contenue. La combinaison de ces trois dynamiques, accélérées par des marchés financiers créatifs et libres comme jamais, résulte en grande partie de la montée en puissance des pays émergents, ou plutôt renaissants, puisqu'ils comptaient pour les trois-quarts de la richesse du globe avant 1820 et leur décrochage par l'Occident. Nous serions passés directement, grâce à eux, d'une mondialisation financière, puis commerciale, puis culturelle et politique de 1971 à la chute du mur de Berlin, à une mondialisation totale, universelle et paisible, sans connaître de ressac. La sagesse de Churchill au lendemain d'El-Alamein retrouverait toute sa pertinence : «Ce n'est pas la fin. Ce n'est même pas le début de la fin. C'est peut-être la fin du début» ; il faudrait décréter avec le directeur généra
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Mondialisation, la fin du début ?
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par Eloi Laurent, économiste à l'OFCE et chercheur à Columbia University (NY)
publié le 30 août 2007 à 9h25
(mis à jour le 30 août 2007 à 9h25)
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