Malgré tous les discours, l'avenir et sa préparation sont les sacrifiés de la politique telle qu'elle va. L'agitation tient souvent lieu d'action. L'instantané médiatique sert de ligne d'horizon. L'émotion supplante la réflexion. Or la France et l'Europe ont besoin d'un cap pour le long terme. Et pour fixer un cap, il faut des points cardinaux.
Notre premier point cardinal, ce devrait être l'environnement. Pour prendre le seul problème du gaz carbonique largement responsable de l'effet de serre et des dérèglements climatiques, en supposant même que nous parvenions à stabiliser les émissions par habitant, celles-ci augmenteront pour des raisons démographiques de 40 % dans les quarante prochaines années. Cela s'appelle une catastrophe. Une stabilisation globale impliquerait de ramener en une décennie les émissions quarante ans en arrière, non seulement pour les Européens, qui s'y sont engagés, mais pour l'ensemble de la planète. On n'en prend pas le chemin ! La conclusion est aveuglante, il existe un besoin urgent, vital au sens propre, d'actions politiques : économiser drastiquement l'énergie et en diversifier les sources ; encourager massivement la recherche et l'innovation ; respecter des normes sévères antipollution dans les domaines industriel et agricole ; révolutionner les transports, l'habitat et la fiscalité vers cet objectif ; adapter nos modes de consommation et d'alimentation ; mettre en place une «organisation mondiale de l'environnement». Aucune de ces tâches n'es