Même pendant la trêve estivale, pas moyen de fuir l'omniprésence de notre président. On parle de lui-même quand il se tait, et on profite de son absence pour nous entretenir. de ses vacances. Pas un quotidien digne de ce nom n'a omis de consacrer sa une à ce sujet brûlant. Pour les uns, cela relève de leur devoir d'information sur le premier personnage de l'Etat ; pour les autres, de la transparence sur les ressources pécuniaires et les amitiés du Président.
En fait, il n'y avait là matière ni à information ni à opposition ; par avidité, jalousie et électoralisme, les uns et les autres entretiennent, flattent et abusent du voyeurisme. Car les ressorts de l'intérêt suscité par le périple américain de la famille Sarkozy sont bien identifiés : ce n'est ni l'action du Président ni ses options politiques ô combien critiquables, mais l'intimité du couple présidentiel et son rapport à l'argent.
Dès lors que les deniers publics ne sont pas concernés, il faut s'en tenir à un principe simple : rien de ce que fait l'homme ne nous concerne, tout ce que fait le Président nous regarde.
Les vacances ne relevant, par définition, pas de la fonction, il est indigne d'envoyer des paparazzi à Wolfeboro espionner la famille présidentielle. L'inclination des époux Sarkozy pour les séjours de luxe et les relations fortunées est peut-être de mauvais goût. Mais le goût est l'affaire de chacun, et les fréquentations présidentielles ne sont pas encadrées par la loi. Il n'y a surtout aucune raison d