Les assises de l'agriculture sont ouvertes. Michel Barnier a annoncé un nouveau dialogue entre agriculteurs, entreprises agroalimentaires, distributeurs, consommateurs et associations de protection de l'environnement (Libération du 3 septembre). Se ralliant à l'initiative de son président de la République, il cherche un nouvel accord social «à la Grenelle» négocié avec les syndicats en mai 68.
Contrairement à bien d'autres Etats-membres de l'UE, le gouvernement français conservateur a toujours considéré le développement rural comme un obstacle à la politique agricole classique.
Les ONG françaises participant au Grenelle de l'environnement constatent que la profession agricole n'est pas prête à accepter le moindre changement des modes de production, la réduction de l'utilisation des pesticides et des intrants pour rendre la production plus respectueuse de la biodiversité, des nappes phréatiques et de la fertilité des sols. Quant aux risques liés à l'extension des agro-carburants, le dialogue avec les céréaliers s'avère pratiquement impossible.
Ceci étant, l'immobilité de la profession agricole est peut-être également liée aux propositions du ministre qui tournent autour d'un nouveau cadre de gouvernance censé responsabiliser les filières. Ces propositions se limitent à des approches techniques comme des stocks de sécurités, des fonds interprofessionnels, des dispositifs en matière d'assurances ou le dialogue interprofessionnel accru pour stabiliser des marchés.
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