Quelles sont les significations du mois de ramadan ? Quelles questions particulières l’observance de ce jeûne pose-t-elle aux musulmans européens, minoritaires au sein de leurs sociétés ?
Il y a d'abord une signification spirituelle de l'acte de jeûne. Comme dans toutes les pratiques ascétiques des différentes religions, il s'agit d'affamer le corps pour prendre conscience que les besoins humains les plus essentiels sont spirituels : réduire le temps passé à subvenir aux besoins physiques - non seulement ne pas manger ni boire, mais s'abstenir aussi de tout plaisir sexuel - pour se consacrer davantage à la méditation et à la prière. Notons cependant qu'il est difficile, à la lecture du Coran comme des hadiths (paroles canoniques du prophète Mahomet) de trouver de véritables développements sur cette valeur spirituelle du jeûne. Là comme ailleurs, l'islam se montre surtout ritualiste, la religion ordonne mais explique peu, insistant encore et toujours sur les modalités «techniques» du jeûne, relatives par exemple au discernement du moment de l'aube où il est légitime de le commencer - «Mangez et buvez jusqu'à moment où vous pourrez distinguer le fil blanc du fil noir», précise le Coran à ce sujet. A peine le texte mentionne-t-il, en fait de raisons métaphysiques et de vertus spirituelles de l'abstinence, l'idée que «jeûner est un bien pour vous» parce que «le Coran a été révélé durant le mois de ramadan». Période de descente particulière de la grâce divine