Que l'Assemblée nationale soit devenue un tabernacle vide est un secret de polichinelle, La chose n'est d'ailleurs pas nouvelle. André Chandernagor, qui fut vingt-trois ans député de la Creuse, écrivait déja en 1967 : «L'institution parlementaire souffre en France d'un discrédit grave.»
Mais le nouveau président de la République n'avait eu de cesse de marteler son intention de construire une «démocratie apaisée» où «l'ouverture d'esprit l'emporterait sur le sectarisme et l'esprit partisan».
C'est donc sans a priori que, jeune parlementaire, ayant démissionné de ma fonction de conseiller régional afin de respecter l'engagement des socialistes en faveur du mandat unique, j'attendais la session extraordinaire du mois de juillet. Il faut souhaiter que la nouvelle session extraordinaire qui vient de débuter soit moins caricaturale que celle de cet été, qui a illustré le peu d'intérêt que ce gouvernement porte au Parlement. Qu'on en juge.
La première surprise vint du programme extrêmement dense. En dix-neuf jours de travail programmés, le gouvernement proposait pas moins de quatre textes tous qualifiés de «priorités absolues».
La deuxième découla d'un constat. Sur les quatre textes, l'Assemblée ne fut la première saisie que sur un seul, celui baptisé «en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat». Pour les trois autres, le Sénat avait été préféré. Il n'est donc pas exagéré d'en conclure qu'en ce mois de juillet l'Assemblée nationale fut seconda