La politique de l'immigration voulue par Nicolas Sarkozy porte gravement atteinte au crédit de la France dans le monde. Depuis des décennies, on s'est habitué à considérer l'immigration (et pas seulement l'immigration clandestine) comme un fardeau insupportable. Loi après loi, on s'enfonce un peu plus dans la suspicion, la peur, le rejet. La vraie question est : quelle relation voulons-nous pour demain entre l'étranger et nous ? En ce début de XXIe siècle, la mondialisation transforme les rapports dans l'espace : les distances se sont réduites, les communications sont instantanées.
Dans ces conditions, comment imaginer un monde dans lequel les capitaux et les informations circuleraient librement tandis que les êtres humains seraient, pour le plus grand nombre, voués à rester sur leur territoire d'origine ? Regardons la réalité en face : les mouvements de population dans le monde vont s'amplifier. Il faut donc aborder cette question positivement. Force est de constater que l'immigration n'est pas en volume le problème considérable que l'on dit. La proportion d'étrangers sur notre territoire est stable depuis vingt-cinq ans, représentant entre 5 % et 6 % de la population, soit un peu plus de 3 millions de personnes pour un pays de 60 millions d'habitants. Et les étrangers en situation irrégulière sont estimés à 400 000, soit 0,6 % de la population. Il n'y a aucune vraie raison de vouloir durcir les conditions de l'immigration légale, moins encore de pénaliser le regroupement fa