Ça avoine sec et c'est tant mieux. Sur le pré des idées, les bretteurs oublient de moucheter leurs fleurets et ne s'arrêtent surtout pas au premier sang. Une démocratie adulte n'a rien à craindre, bien au contraire, de ces pugilats en version originale. Ceci tant qu'ils signent la réaffirmation d'oppositions bien trempées, et ne se contentent pas d'être des masques de carnaval grimant consensus, confusionnisme et fin de l'histoire.
Monteur de mayonnaise expert, BHL est sincère quand il pourfend le «racisme» du discours de Dakar. Qu'il en exonère Sarkozy est assez ridicule, mais qu'il traite Henri Guaino, la «plume» de son ami de Neuilly, de «maurassien», libre à lui.
Que l'agressé pique sa crise et le soufflette d'un «petit con prétentieux» est dans la nature des choses. BHL l'a bien cherché et d'ailleurs, ne se plaint en rien. Que Guaino poursuive en lui reprochant d'«avoir la bave aux lèvres et de suinter la haine», ça fleure peut-être ses années 30, mais de là à taxer en sourdine Guaino d'antisémitisme, comme le font les supporteurs de BHL, est aussi idiot que quand ce dernier, reprenant les bêtises de Cukierman, l'ancien président du Crif, assimile antiaméricanisme, anticapitaliste et. antisémitisme. Reste qu'il faut évidemment qu'il puisse continuer à le dire, Voltaire en aurait été d'accord.
Au-delà de ces outrances, la bagarre BHL-Guaino est intéressante. C'est la repentance au risque de la flagellance contre la fierté retrouvée qui peu