«Dégueulasse», ce mot puissant lâché en public par un membre du gouvernement au sujet d'un amendement relatif au nouveau projet de loi sur l'immigration nous invite à nous interroger sur la qualité de l'air que le nouveau gouvernement et la nouvelle majorité entendent faire respirer aux Français au moment où s'ouvre la phase finale du Grenelle de l'environnement et où la commission Attali rend publiques ses premières propositions.
Ne nous voilons pas la face : une véritable xénophobie d'Etat s'installe dans notre pays. Après la création d'un ministère de l'Identité nationale et l'épisode des tests ADN réservés aux seuls étrangers, revenons sur quelques polémiques. Peu de voix ont protesté lorsque le gouvernement a voulu imposer aux candidats au regroupement familial de justifier de ressources égales à 1,3 Smic au minimum, hors avantages familiaux. Il est clair, n'est-ce pas, que la notion de salaire minimum n'a pas le même contenu pour les Français et les étrangers vivant sur le même territoire et qu'on peut sans complexe exiger davantage de l'étranger, s'agissant d'un minimum applicable à tous ?
De même, envisager de raccourcir d'un mois à quinze jours le délai pour contester une décision de refus d'admission à l'asile devant la Commission des recours des réfugiés n'a guère ému. Rappelons simplement que ce recours doit être rédigé en langue française par des étrangers arrivant sur notre sol et que les pièces justificatives doivent être rassemblées et traduites par un t