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Libération
TRIBUNE

La servitude ordinaire sous Ben Ali

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par Taoufik Ben Brik
publié le 6 novembre 2007 à 1h18

Je me penche sur mon maigre butin de la nuit. Ce n'était pas varié : des coupures de presse, des entrefilets qui décrivent sur un quart de siècle ou presque la carrière controversée du général Zine el-Abidine ben Ali (ZBA), ses états de service dans la lutte contre les partisans de Mohammed Sayeh, le dauphin de Bourguiba, son retournement de veste après les accords de Djerba dans les années 70, son rôle douteux pendant son exil doré au Maroc, son travail de flic au service des promoteurs immobiliers, son appui (calculé) à Hédi Baccouche, le chef du parti unique, son grade de général conquis contre les derniers partisans de Mohammed Mzali. Figuraient en outre des mentions sur sa présence à un bal au Cercle italien, des nouvelles isolées sur sa participation à une partie de belote dans la maison de Kamel Ltaïf, un homme de l'ombre, des rumeurs sur un cancer de la prostate, des renseignements sur un cours de mécanique à Saint-Cyr.

Le ZBA en question s'est illustré en 1978 en lançant la Brigade d'ordre public (BOP) sur les petites couturières d'Echarguia et les cheminots. Il est la bête noire des syndicalistes de la ville de Sfax. Avant d'être un superflic, il était militaire. Il a été homme de confiance du général El-Kefi, son beau-père. Au moment du coup d'Etat du 7 novembre 1987, il s'est rapproché du général Habib Ammar qui a mis à sa disposition la garnison d'El-Aouina. Il a souhaité la mort de sa première femme. C'est ce qui se dit. J'ignore si c'est une plaisanterie. Il s'