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Libération

Ne rêvons pas trop haut encore.

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publié le 6 novembre 2007 à 1h18

D'un désir d'en découdre

Six mois, c'est, pour un bilan, un laps pas plus arbitraire que cent jours, ou douze mille kilomètres pour la révision d'un moteur. Alors, va pour six mois, mais là, on ne révise pas ; on constate.

Six mois en Sarkozie, et voyez le travail : au gris jeudi de tous les saints qui ne seront pas de trop pour sauver quelques meubles, Libération pronostiquait sans trop de risque un «Novembre pourri» pour un exécutif qu'octobre, déjà, secoua rudement. «L'état de grâce», comme on dit dans les gazettes, a d'inéluctablement commun avec la marée qu'il baisse comme elle se retire, et cet automne est de grandes marées. Après moult déboires et pas mal de bavures incarnés par, entre autres, Bernard Laporte, Brice Hortefeux ou Rachida Dati, la grève des cheminots a sonné la fin de la récré «ouverture» et d'une illusion de «croissance». Les états d'âme d'une majorité morose mesurent cruellement les limites d'un volontarisme présidentiel salement plombé par la cacophonie gouvernementale, et le social enfin reprend la main. Mesuré à l'aune des revenus d'en haut, le pouvoir d'achat d'en bas sera moins aisé à peindre en rose qu'un Grenelle de l'environnement non financé, une réforme constitutionnelle déjà remisée aux calendes, ou un «mini traité» européen que le Parlement s'apprête à faire passer en contrebande. C'est entendu : l'exécutif tangue de partout, et les mobilisations annoncées à partir du 13 novembre (mais les marins pêcheurs n'ont pas attendu cette échéa