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Libération
TRIBUNE

Réformer l'université sans désengager l'Etat

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par Bruno Julliard
publié le 13 novembre 2007 à 1h28

La mobilisation étudiante prend de l'ampleur dans les universités. Après deux semaines d'assemblées générales massives sur une trentaine de sites universitaires, les étudiants apparaissent plus que jamais déterminés à se faire entendre du gouvernement. La tension sur les universités qui se manifeste aujourd'hui est perceptible depuis plusieurs semaines et ses motifs sont nombreux.

La rentrée universitaire s'est en effet déroulée, malgré les promesses, dans un contexte budgétaire très difficile pour les établissements et les étudiants, dont le pouvoir d'achat et les conditions de vie continuent à se dégrader pour la sixième année consécutive. Le service public d'enseignement supérieur reste le parent pauvre des politiques éducatives : sous-financement chronique, inégalités entre universités délaissées et grandes écoles privilégiées, difficultés d'insertion professionnelle, pression accrue sur les diplômes et les salaires dans un contexte de chômage de masse, sélection des étudiants par l'échec lors des premières années. Comme pendant le mouvement contre le CPE, la jeunesse craint pour son avenir.

Depuis 2006, aucune mesure n'a été prise en faveur des étudiants. Les causes du malaise sont toujours présentes. Les étudiants sont viscéralement attachés à un service public d'enseignement supérieur de qualité, permettant l'accès et la réussite de tous, toutes conditions sociales confondues. Bref, un modèle de service public ou l'Etat joue son rôle en finançant les établissements, en