«Descends un peu» (dans la rue)
Depuis lundi, trois jours de frustration ; et jeudi, enfin, le contre-champ du Guilvinec que nous livra LCI, la chaîne info de TF1. C'est bien sûr avec un appétit d'ogre que l'on s'en fut y voir pour emplir les blancs du spectaculaire coup de sang d'un petit homme («Qui est-ce qui a dit ça ? C'est toi qui as dit ça ? Descends un peu l'dire, descends un peu.») revenu fatigué de Françafrique, et plus minuscule encore d'être écrasé par une caméra crucifiant en contre-plongée ses gesticulations de bac à sable.
D'en haut, donc, du point de vue de l'interpellateur : «140 % !(d'auto-augmentation de salaire présidentiel) Enculé !» Puis, en réponse à l'invite à «descendre» : «Si j'descends, j'te mets un coup d'boule, alors vaut mieux pas.» (Et le propos sonnait si beau qu'il sembla d'abord, sur ces ondes intermédiaires entre info et vidéo-gag, irréel.)
Evidemment, me disais-je, c'est très mal, de parler ainsi au président élu de tous les Français. Evidemment aussi, je jubilais.
Le Guilvinec avait pris lundi des faux airs d'Argenteuil un an auparavant, et dans ce «descends» résonnait quelque chose du fameux : «On va vous débarrasser de cette bande de racailles.» Ce goût du rentre-dedans, tout en hargneuse intimidation, et qui relève moins du courage physique que d'une posture de matamore, nous augurons depuis lurette qu'il constitue un trait psychopathologique de Nicolas Sarkozy, «Descends un peu» (avec son s