L'Ined et l'Insee s'apprêtent à lancer une enquête sur les discriminations dont sont victimes les immigrés et les Français d'outre-mer. Ce projet, en permettant un comptage ethnique et religieux, viole nos traditions et nos valeurs républicaines, sans que son utilité soit établie. Les grandes associations spécialisées dans la lutte contre les discriminations (SOS Racisme, le Mrap, la Ligue de défense des droits de l'homme.) s'y opposent. Ce questionnaire est dangereux car il invite à une surinterprétation simpliste du facteur mélanique et/ou cultuel. Ainsi le quotidien désagréable qui serait perçu comme une injustice par un Blanc deviendrait une discrimination pour les Noirs ou les musulmans, conditionnés pour ne rechercher qu'une seule explication à leurs difficultés. Or, les discriminations ne sont pas toujours liées à la couleur de la peau ou à la pratique d'une religion. En matière d'emploi, selon l'Insee, la moitié des embauches s'effectue par le biais de réseaux personnels, cela veut dire qu'un provincial sans relations a moins de chances d'être recruté qu'un immigré disposant lui d'un réseau. S'agissant de l'obtention d'un logement, un propriétaire donnera souvent sa préférence à qui garantira le mieux le règlement des loyers. Pour un ultramarin, la majorité des problèmes de location vient du refus des cautions localisées en outre-mer. Là non plus la discrimination n'est ni raciale ni sociale, Blancs et riches la subissant identiquement. En revanche, s'il s'agit d'un
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Impossible critère ethnique
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par Patrick KARAM, délégué interministériel pour l'égalité des chances des Français d'outre-mer.
publié le 15 novembre 2007 à 1h29
(mis à jour le 15 novembre 2007 à 1h29)
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