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Libération
TRIBUNE

Vraie conférence contre célébration internationale

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par Hisham ABDALLAH
publié le 27 novembre 2007 à 1h42

Vendredi 24 novembre, deux jours avant l'ouverture de la conférence d'Annapolis sur la paix Israël-Palestine, Ziad Abou Awad, un Palestinien de 52 ans originaire de la ville de Birzeit en Cisjordanie, a trouvé une mort tragique. Il venait de subir une opération à coeur ouvert et se trouvait dans sa boutique quand des soldats israéliens ont fait irruption et lui ont demandé d'identifier des jeunes qui avaient lancé des pierres sur leur voiture devant le magasin. Selon les témoins Abou Awad a refusé, et les soldats l'ont frappé à la poitrine avec leur fusil. Abou Awad est tombé, mort.

Le lendemain, des centaines de personnes ont assisté à l'enterrement d'Abou Awad. Elles étaient toutes convaincues qu'Annapolis ne leur apporterait rien. Comme la majorité des Palestiniens (plus de 65 % d'entre eux, selon les derniers sondages), qui sont persuadés que de telles réunions ne mènent nulle part.

En vingt ans, nous avons eu quelques réunions du type d'Annapolis et elles se sont conclues par encore plus de misère et encore plus de sang. Depuis la dernière Intifada, déclenchée en 2000, près de 6 000 Palestiniens ont été tués, des milliers de maisons et de propriétés détruites, et l'économie palestinienne a touché le fond. Les colonies israéliennes se sont multipliées, la construction du mur de séparation divise la Cisjordanie en cantons isolés, et quelque 500 barrages routiers et barrières rendent la vie insupportable. Et pourtant l'occupation israélienne n'est pas à l'ordre du jour à Ann