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Libération
TRIBUNE

Vent mauvais sur la culture

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par Najat Vallaud-Belkacem
publié le 30 novembre 2007 à 1h46

Rescapé in extremis du projet présidentiel de fusion avec l'Education nationale, le ministère de la Culture est aujourd'hui dans la tourmente. Il y eut d'abord l'acte I de la mise en cause des politiques défendues depuis Malraux dans la lettre de cadrage du Président, la stigmatisation de la démocratisation culturelle et la volonté de rompre avec une politique de l'offre pour aller vers une politique de la demande, conforme aux volontés d'un audimat présupposé.

Il y eut ensuite le coup de menton regrettable au directeur de la scène nationale de Belfort, tancé pour avoir publié en guise d'éditorial une lettre de Benoît Lambert qui ne faisait que parler avec humour et talent du sentiment de ceux qui n'avait pas voté pour Nicolas Sarkozy. Et puis il y a aujourd'hui cette cacophonie budgétaire par laquelle la ministre tente de masquer une sinistre réalité et de faire taire les inquiétudes.

Ce budget qui devait être celui de la consolidation est celui du désengagement. Derrière la hausse affichée de 3,2 % se cache une lente dégradation financière engagée dès 2002 sur fond d'épuisement de la politique culturelle de l'Etat et de transfert de charges à des collectivités locales qui financent, à elles seules, deux tiers de la dépense culturelle publique et sont aujourd'hui mises devant le fait accompli. La ministre a beau tenter de donner le change et parler d'un exercice de bonne gouvernance, la réalité est malheureusement différente. Christine Albanel, qui considérait son budget comm