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Libération
TRIBUNE

Cristina, nouvelle «reine» d'Argentine

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publié le 11 décembre 2007 à 1h58

Cristina Fernández de Kirchner vient d'assumer la présidence de l'Argentine. Sa victoire n'avait surpris personne. Largement gagnante dès le premier tour, la première citoyenne (comme elle souhaitait se faire appeler et non pas première dame comme le veut la tradition) avait estimé qu'il n'était pas nécessaire de faire campagne. En effet, elle a refusé tout débat avec ses adversaires et n'a même pas détaillé son programme de gouvernement. Elle n'a pas cru opportun de répondre aux attaques de l'opposition ni de s'expliquer sur les affaires qui ont touché l'administration Kirchner. Cristina bénéficie, comme son conjoint, de «l'effet Teflon» : toutes les critiques glissent sans atteindre la surface du pouvoir. Toutefois, la Présidente est une femme qui connaît bien les rouages de la politique ; elle était élue du peuple avant son mari. La réduire au rôle d'épouse ou la critiquer pour sa coquetterie, comme l'a fait une partie de la presse, relève tout simplement de la misogynie.

L'absence de campagne et de renouveau dans la formation de son gouvernement ne signifie nullement une incapacité ou une absence d'imagination de sa part. Excellente oratrice, elle a défendu des dossiers très épineux au Parlement et a parcouru les rues de la province de Buenos Aires lorsqu'il a fallu lutter pour gagner le siège de sénatrice.

Cristina se comporte comme une «reine» tout simplement parce que les circonstances lui permettent d'agir de la sorte. En effet, lorsque Nestor Kirchner gagna les électi