L'affaire de l'Arche de Zoé n'est que le dernier avatar de la déliquescence de la souveraineté des Etats africains sur la scène internationale. Il illustre plus qu'aucun autre le manque de respect, voire la condescendance des grandes ou moyennes puissances telles que la France à l'égard des peuples africains et des institutions dont ils se sont dotés. Alors même que le président de la République française, Nicolas Sarkozy, appelait de ses voeux la construction de nouvelles relations avec le continent africain à l'occasion de son allocution controversée du 26 juillet 2007 à l'université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, son premier véritable acte sur la scène médiatico-diplomatique africaine au sud du Sahara consiste à revenir aux bonnes vieilles méthodes de l'«Afrique de papa» en sollicitant fortement le pouvoir exécutif tchadien et, par ricochet, le pouvoir judiciaire de ce pays pour le transfèrement de ressortissants français. Nonobstant les sempiternels propos éculés des officiels français sur l'indépendance de la justice tchadienne, on devine les pressions exercées en coulisses par la France pour une application la plus favorable possible aux intérêts des «humanitaires» français de la convention judiciaire de 1976 entre la France et le Tchad. Est-ce en encourageant la subordination du pouvoir judiciaire au pouvoir exécutif du Tchad que les autorités françaises souhaitent impulser cette nouvelle dynamique dans les relations entre la France et l'Afrique ?
Comment pouvait-il en êtr