Le président français aimerait, paraît-il, qu'on le compare à la chancelière allemande, Mme Merkel. Après huit mois d'exercice élyséen, une autre comparaison vient malheureusement plutôt à l'esprit : Sarkozy-Berlusconi. Avec le berlusconisme, le sarkozysme partage en effet au moins trois traits essentiels.
D'abord, le rapprochement entre la droite et l'extrême droite. N'oublions pas que c'est ce rapprochement qui explique les résultats électoraux dans la France actuelle comme dans l'Italie d'hier. Certains s'en réjouissent, y voyant la réintroduction dans le champ républicain d'un électorat autrefois latéral. Voire ! C'est oublier que l'opération comporte un prix lourd : tests ADN requis pour filtrer les étrangers, chasse aux sans-papiers jusque dans les écoles, rupture désormais marquée avec notre tradition laïque, approche simpliste de la situation des banlieues - sur ces points, le président français se retrouve plus proche des thèses du Front national que du gaullisme, qu'il a manifestement passé par-dessus bord.
En politique extérieure aussi, beaucoup d'aspects rapprochent M. Sarkozy et l'ancien président du Conseil italien. Nous sommes - et c'est très bien ainsi - les amis et les alliés du peuple américain. Cette amitié et cette alliance ne justifient pas un quasi-alignement sur la politique bushiste, ni en Irak ni en Iran. Elles n'impliquent pas davantage la banalisation programmée de la position française au sein de l'Otan. Avec, en prime, une certaine complaisance con