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Libération

France Inter, l'anti-France 2

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publié le 4 janvier 2008 à 1h50

Pas moins de quatre reportages ! C'est l'effort d'investigation que le journal de 20 heures de France 2 aura dû déployer pour rendre compte au pays de l'interdiction de fumer dans les «lieux de convivialité». A Paris, en banlieue, dans la France profonde des consommateurs truculents à moustache, en caméra apparente, en caméra cachée : France 2 était partout. Pas un fumeur mécontent, pas un patron de bar résigné, pas un mégot subreptice ne devaient lui échapper.

Régnant sur ce dispositif, joviale comme à son habitude, tendre figure de Big Mother, madame la ministre de la Santé, sur le plateau, se félicitait du succès de l'opération. Puis le présentateur prenait congé de Roselyne Bachelot avant d'aborder le sujet suivant : l'entrée en vigueur des franchises médicales. Sage précaution, en effet, le sujet aurait risqué de gâcher la satisfaction ministérielle.

Quels sont les mystérieux mécanismes qui président à la confection d'un tel «menu» de journal télévisé ? Comment peuvent donc raisonner les journalistes, qui prévoient d'empiler quatre reportages bistrotiers au programme du même soir ? Au-dessus d'eux plane la conviction, jamais étayée mais d'autant plus puissante, que le simple reflet de «ce qui concerne les gens» dissuadera toujours les téléspectateurs de zapper. Donnons-leur du proche, du coulant, de l'insipide, du sans relief. Evidemment, on ne les intéressera pas, on ne les accrochera pas. Mais, au moins, en paralysant les téléspectateurs, on les retiendra.

Retenir, à déf