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Libération
TRIBUNE

La presse écrite garde tout son sens

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par Hubert de CASLOU, président du conseil de surveillance du journal Sud Ouest.
publié le 9 janvier 2008 à 1h52
(mis à jour le 9 janvier 2008 à 1h52)

Un «deuxième déluge». C'est ainsi que l'essayiste américain Roy Ascott décrit cette avalanche de messages sous laquelle le citoyen se trouve quotidiennement englouti. Des messages qui mêlent l'important et l'accessoire, le vrai et le faux, la publicité et l'information. Avec cette manière nouvelle de consommer l'information, la prévalence progressive d'Internet et des gratuits et les fragilités financières qui en résultent, la presse écrite se trouve à la fois en péril et en pleine métamorphose.

L'information serait l'un des chantiers prioritaires des grands groupes, dit-on. Dans la presse, on discute, on se réorganise : pôles média dans le groupe Sud Ouest, nouvelle rédaction au Parisien, mouvements de concentration.

A l'extérieur du monde de l'écrit, en effet, le rythme s'accélère. Le journalisme devient l'affaire de tous, amateurs comme professionnels. Des sites comme Ohmynews.com ou Agoravox.fr, pour ne citer que ces exemples, fournissent de l'information multimédia, les journalistes professionnels en assurant seulement la modération.

Dans un contexte si radicalement changé, que reste-t-il de l'exigence déontologique, du souci d'exactitude et de vérité ? Cette exigence est le plus souvent oubliée derrière les bannières des sites qui sont pourtant de plus en plus lus. Dans le même temps, certaines éditions des journaux de la presse écrite sont élaborées par des intérimaires ou des correspondants locaux. En comptant avec les périodes de vacances, les 35 heur