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Libération
TRIBUNE

La paix passe par Damas !

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publié le 14 janvier 2008 à 1h56

Dire que la paix au Proche-Orient passe par la Syrie étonnera plus d'un et en révoltera d'autres. C'est pourtant ma conviction depuis mon premier voyage dans la Syrie de Bachar al-Assad. A l'époque, on m'avait critiqué pour mon acte. La Syrie ne fait-elle pas partie de «l'axe du mal» selon la définition du président Bush ? Il devrait pourtant aller de soi que la paix se négocie avec l'ennemi, la seule question est de savoir à quel moment il faut entamer le dialogue, question qui ne relève pas de la morale mais de la politique.

La Syrie est mûre pour la paix. La présence d'un vice-ministre syrien à la conférence d'Annapolis au côté d'Israël et de l'Arabie Saoudite, ennemi juré de son allié iranien le manifeste. Ce serait une faute que de continuer à isoler la Syrie, pays qui a de si longues frontières avec Israël, la Turquie, le Liban et la Jordanie. L'Occident doit s'en convaincre, au moment où l'Amérique patauge en Irak et piétine dans la recherche d'une paix israélo-palestinienne acceptable par les deux partis.

Une politique d'ostracisme accentue la dépendance de la Syrie vis-à-vis de l'Iran d'Ahmadinejad, elle condamne le Liban à la domination du Hezbollah, voir même, à la longue, à sa disparition. Enfin, elle conduit inévitablement à la guerre entre la Syrie et Israël. «La politique et la théologie sont les deux seules grandes questions», disait, il y a plus d'un siècle, le Britannique William Ewart Gladstone. Or, avec la Syrie, seul pays laïc dans le monde arabe, o