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Libération
TRIBUNE

Le pouvoir d'un seul.

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publié le 14 janvier 2008 à 1h56

Lorsqu'il était candidat, Nicolas Sarkozy se plaisait à affirmer que la question constitutionnelle était secondaire. Or le voici qui se lance dans une réforme apparemment urgente. On nous dit qu'il ne s'agit que d'une proposition de modernisation des institutions. Un examen sérieux du projet fait apparaître qu'il s'agit en fait de consolider et de développer la pratique personnelle du pouvoir dans laquelle Nicolas Sarkozy s'est engagé depuis son élection.

Jusqu'ici, le Premier ministre et les ministres exécutaient, en période de coïncidence des majorités présidentielle et parlementaire, la politique sur laquelle le président de la République avait été élu. Mais celui-ci se réservait un rôle d'expression d'un intérêt national supérieur. Le Premier ministre, de son côté, conservait une marge d'autonomie dans la formulation détaillée des politiques. Son autorité sur les administrations confortait cette autonomie. Ce n'est qu'en cas de nécessité ou pour définir une ligne de conduite en matière internationale ou de défense que le Président intervenait directement en faisant jouer le poids de son autorité propre. Le Premier ministre avait, en outre, la tâche plus particulière de veiller à la cohésion de la majorité parlementaire.

C'est cette pratique que Nicolas Sarkozy remet en cause en accaparant la totalité du pouvoir exécutif. Non seulement il dicte aux ministres la conduite générale à tenir dans les différents domaines de l'action publique, mais il leur fait prendre telle ou te