Nous, intellectuels et citoyens progressistes, voulons dire notre douleur et notre honte devant le sort fait aux séquestrés et, à travers eux, devant l'ampleur de la tragédie humanitaire colombienne, qui asphyxie la population civile et bafoue les principes élémentaires de la dignité humaine.
Nous tenons d'abord à exprimer notre condamnation sans appel de la pratique de la séquestration, pratiquée par les Farc, les autres guérillas, les paramilitaires, certains éléments de la force publique et la délinquance de droit commun. La séquestration est par elle-même un crime atroce, menant à l'épuisement physique et à la mort sociale des personnes concernées. En outre, en raison des conditions d'insalubrité ou de l'intensification du conflit, elle expose directement ces personnes à une mort définitive. Rien, absolument rien ne peut la justifier.
Nous condamnons avec une fermeté identique l'attitude du gouvernement colombien, en particulier : son refus de reconnaître l'existence du conflit armé et d'y appliquer les principes du droit international humanitaire, les insultes qu'il adresse aux membres de l'opposition démocratique, constitués en cible potentielle ou réelle des groupes paramilitaires, l'échec de sa politique de «sécurité démocratique», incapable de garantir la vie aux plus déshérités.
Nous condamnons enfin les politiques de certains membres la communauté internationale, en particulier celle du gouvernement états-unien qui donne à ce régime les moyens logistiques et financie