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Une loi intouchable ?

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par Claude BATY
publié le 18 février 2008 à 2h22

Suite de notre débat, lancé vendredi, sur les religions et le danger qui pèse sur la loi de 1905 qui fit de la France un Etat laïque. Si Sarkozy continue d'affirmer que «le drame du XXe siècle n'est pas né d'un excès de l'idée de Dieu mais de sa redoutable absence», les protestants, eux, réclament un «toilettage» qui touche au socle de la loi : le financement du culte. Proposition prétendument indolore mais que certains voient comme la brèche à une nouvelle guerre entre croyants et non-croyants. Or, discrètement, le gouvernement s'apprête à y donner suite. par voie de décrets et de circulaires.

S'il y a un consensus qui semble établi c'est celui de «l'intouchabilité» de la loi de séparation de 1905 ! Tout a été dit sur ce «monument» devenu de fait une véritable idole, un mythe ! Cette révérence est d'autant plus surprenante que personne ne s'émeut quand la Constitution est modifiée ! Alors qu'aujourd'hui on légifère pour un oui ou pour un non, on refuse d'admettre que cette loi a vieilli. Cette loi de 1905, en séparant les Eglises et l'Etat, a organisé les cultes protestant et israélite sous forme d'associations cultuelles (Titre IV). Dans un premier temps, l'Eglise catholique, qui n'avait pas accepté cette loi, a été organisée, en 1924 et après accord du Vatican, en associations diocésaines. Ajoutons qu'en Alsace-Moselle un régime «concordataire» demeure et que d'autres dispositions spécifiques ont été mises en place dans les DOM-TOM.

Cela représente une belle divers