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Libération
TRIBUNE

Lettre à Guéant et à Yade

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par Le Collectif Immigration Fonctions Publiques de la Confédération Générale du Travail.
publié le 6 mars 2008 à 2h35

Récemment, par un de ces hasards dont l'actualité a le secret, le thème de la nationalité française - qui est rarement sous les feux de la rampe - a fait l'objet, à deux reprises successives, des manchettes de la presse écrite et des journaux télévisés. Ce fut d'abord, monsieur Guéant (secrétaire général de l'Elysée), à la suite de vos déclarations relatives à la nationalité de la nouvelle épouse du président de la République ; vous vous êtes, en effet, hasardé à déclarer que, du fait de son mariage, Mme Carla Bruni était automatiquement devenue française en sa qualité de ressortissante de l'Union européenne.

Depuis lors, l'état réel de notre droit a été plus ou moins bien recadré par la presse, mais cet épisode témoigne d'une méconnaissance profonde de votre part du droit de la nationalité et des dispositions du code civil qui le régissent. Cette ignorance nous paraît d'autant plus étonnante que vous étiez directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur - un certain Nicolas Sarkozy - à l'époque où a été adoptée la loi du 24 juillet 2006 modifiant le code des étrangers (Ceseda) et le code civil. Or cette troisième loi «Sarkozy» (en trois ans) a notamment durci, très fortement, les conditions exigées pour la souscription d'une déclaration de nationalité par mariage (voir en particulier le doublement de deux à quatre ans du délai de vie commune des conjoints.).

Ce fut ensuite, madame Rama Yade (secrétaire d'Etat aux Droits de l'homme), vos approximations devant les caméras du 20