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Libération
TRIBUNE

Un rapprochement Chine-Taiwan ?

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publié le 28 mars 2008 à 2h52

Al'heure où Pékin poursuit sa traque sans merci des militants indépendantistes tibétains, montrant un visage inquiétant à la veille de ses Jeux olympiques et indignant la communauté internationale, la victoire de Ma Ying-jio aux élections présidentielles taïwanaises pourrait ouvrir une nouvelle ère dans les relations que la Chine entretient avec son rival historique. Et réduire par la même occasion le plus grand risque sécuritaire dans la région.

Le candidat du Guomindang, parti historique de Tchang Kaï-chek, a largement remporté le scrutin, avec plus de 58 % des voix. Partisan d'un rapprochement avec la Chine continentale, il était opposé à Frank Hsieh, candidat du DPP, parti favorable à l'indépendance de Taiwan, au pouvoir depuis huit ans. Moins passionnelle et plus sérieuse qu'à l'accoutumée, la campagne électorale s'est focalisée autour de deux sujets intimement liés : l'économie et les relations politiques avec Pékin. Liés car, pour les deux candidats et leur parti respectif, la relance de l'économie passe nécessairement par un rapprochement avec la Chine, et son taux de croissance vertigineux. Ma Ying-jio souhaite même proposer une zone de libre-échange à son puissant voisin, qui consacrerait l'interdépendance économique déjà très forte entre les deux rives du détroit de Taiwan (Taiwan est le premier investisseur en Chine, qui est également son premier client).

Le nouveau président taïwanais, qui prendra ses fonctions le 20 mai, est également favorable à la mise en place