Attention ! Tout paraît plaider, bien sûr, contre cet envoi de renforts français en Afghanistan (lire page 2). L'atlantisme de Nicolas Sarkozy est si compulsif, sa politique étrangère si confuse, cette guerre, surtout, est si proche d'être perdue que tout pousse à ne voir, là, qu'une bonne manière faite à George Bush, intolérable et dangereuse. Cette décision a tout pour inquiéter, mais attention ! Contrairement à l'aventure irakienne, l'intervention afghane a été approuvée par l'ONU. Elle est légale. Elle est, avant tout, légitime car non seulement les talibans protégeaient les organisateurs des attentats du 11 septembre 2001, mais, sept ans plus tard, leur victoire serait une tragédie pour ce pays et achèverait de déstabiliser le Pakistan limitrophe. Pis encore, elle viendrait renforcer les réseaux jihadistes en leur redonnant une base territoriale et en alimentant, surtout, leur mythologie sur l'inéluctable défaite des «croisés» devant la levée en masse de l'islam.
Nicolas Sarkozy n'a pas tort de considérer qu'une «partie essentielle» se joue en Afghanistan. Il a raison d'affirmer qu'on ne peut pas «accepter un retour des talibans et d'Al-Qaeda à Kaboul». Ce n'est rien de plus qu'une évidence, et ce millier de soldats français pourrait bel et bien faire une différence. Il pourrait peser dans une bataille qu'il vaudrait mieux ne pas perdre, parce que d'autres pays de l'Otan augmenteront, parallèlement, leurs effectifs - 3 500 hommes pour les seuls Etats-Un