Le président français devrait sans doute moins saliver des oreilles et écouter davantage ses papilles lorsqu'il passe à table chez Guy Savoy, l'une de ses cinq tables préférées. La soupe d'artichauts à la truffe noire qu'on y sert est sûrement un grand plat, Guy Savoy un grand chef, digne du long scroll biographique qu'on lui accorde sur Wikipédia. Oui mais voilà, Guy Savoy est aussi un homme. Qui déconne parfois. Comme lorsqu'il crie sur tous les toits du monde que la cuisine française, c'est la meilleure. Jusqu'à convertir le chef de l'Etat, qui répète après lui.
Nicolas Sarkozy déclarait donc, le 23 février, au Salon de l'agriculture, que «nous [avions] la meilleure gastronomie du monde». Faux, j'y reviendrai. Qu'à ce titre, elle constituait «un élément essentiel de notre patrimoine.» Vrai. Et qu'il souhaitait «que la France soit le premier pays à déposer, dès 2009, une candidature auprès de l'Unesco pour permettre la reconnaissance de notre patrimoine gastronomique au patrimoine mondial». Risqué. Mais avant d'aller plus loin, il faut que je me présente. Bonjour. Je m'appelle Alexandre. J'ai 36 ans. Je suis fils et petit-fils de bougnats, diplômé de l'école hôtelière de Strasbourg et mon dernier boulot consiste à tester des restaurants, des bistrots, des snacks, et même des «grandes tables», qu'une certaine idée de la critique m'impose de tester avec parcimonie puisque sur Lefooding.com, nous nous sommes engagés à payer les additions de tous les restos